Le VIH peut se transmettre par le lait maternel et pourtant, ce risque de transmission est encore mal compris. La Dre Sarah Khan (boursière postdoctorale GILEAD/Réseau 2014-2015) souhaite étudier la nutrition infantile dans le contexte du VIH au Canada. Selon elle, les lignes directrices actuelles ne tiennent pas compte de l’éventail des situations auxquelles les femmes canadiennes font face.
« Nous ne pouvons pas quantifier adéquatement le risque de transmission au Canada à partir de la littérature actuelle », affirme la Dre Khan. « Ces données proviennent de contextes à revenu faible et moyen où l’allaitement est autorisé parce que les préparations pour nourrissons ne sont pas accessibles à tout le monde. »
Les préparations pour nourrissons sont la meilleure solution de rechange à l’allaitement. Pourtant, au Canada, tout le monde n’y a pas accès. En effet, les programmes de subvention à cet égard existent que dans certaines provinces et les communautés n’ont pas toutes accès à l’eau potable nécessaire pour que les préparations pour nourrissons soient sécuritaires.
Il existe des traitements anti-VIH efficaces pour les mères, mais des questions demeurent : quelle est la quantité de virus dans le lait maternel, quel est le risque de transmission de la mère au nourrisson dans le contexte canadien et également, quel est le degré de toxicité auquel les nourrissons sont confrontés lors d’une exposition à des taux faibles de médicaments? Le projet de la Dre Khan vise à mesurer ces paramètres biologiques, mais également à évaluer les attitudes et les connaissances en ce qui concerne la nutrition infantile chez les professionnels de la santé, les mères et les intervenants communautaires.
« Au moment de décider comment elles nourriront leur nourrisson, les femmes éprouvent beaucoup de crainte et de doute et elles peuvent être victimes de stigmatisation », affirme la Dre Khan. « Il faut que la voix de ces populations souvent marginalisées se fasse entendre. »
La nutrition infantile est une question qui a un impact sur la santé des femmes et des enfants et ce sujet passionne la Dre Khan.
« Je me sens directement interpellée parce que je suis une femme qui vient d’une minorité, parce que je suis médecin et parce que je veux poser des questions pertinentes », affirme-t-elle. « Je considère qu’il s’agit d’une priorité pour nous, chercheurs. »
La Dre Khan a récemment accepté un poste de professeure adjointe à l’Université McMaster. Elle occupe ses nouvelles fonctions depuis janvier 2016 et poursuivra les travaux de recherche qu’elle a entrepris à titre de boursière du Réseau.
Le point sur les bourses postdoctorales 2016-2017
Le concours de bourses postdoctorales du Réseau 2016–2017 prenait fin le 31 janvier. La prochaine génération de chercheurs qui se consacreront au VIH avec des superviseurs affiliés au Réseau sera annoncée lors du Symposium petit-déjeuner de l’ACRV en mai.
Le programme appuie la recherche sur le VIH et les maladies connexes et offre une bourse salariale de 50 000 $ par année, de même qu’une allocation de voyage pouvant atteindre 5 000 $. Les boursiers sont subventionnés par le Réseau et des commanditaires externes.
Janssen Global Health commandite une nouvelle bourse internationale qui vient s’ajouter a la bourse internationale du Réseau. Ces bourses sont offertes à des chercheurs de pays aux ressources limitées qui font des travaux sur le traitement ou la prévention du VIH avec un superviseur canadien. La valeur de ces bourses concorde avec les taux locaux et inclut des allocations de voyage pour participer à la Réunion annuelle du Réseau.