Les résultats d’un récent essai clinique font état de l’innocuité et de l’efficacité potentielle de la vaccination contre le virus du papillome humain (VPH) chez les femmes VIH-positives. Les conclusions de cette étude ont clairement démontré qu’un vaccin conférant une protection contre quatre souches courantes de VPH (GARDASIL) est bien toléré et donne lieu à une solide réponse immunitaire chez les femmes VIH-positives, même chez celles qui ont dépassé l’âge habituel de la vaccination.
La principale cause du cancer invasif du col de l’utérus à l’échelle mondiale est l’infection par le VPH et son incidence est au-delà de quatre fois plus élevée chez les femmes VIH-positives que chez les femmes VIH-négatives. Cela donne lieu à des taux beaucoup plus élevés d’infections récurrentes et de progression vers le cancer du col, particulièrement dans les pays où le VIH est plus prévalent et où le dépistage du cancer du col est limité, voire inexistant.
« L’infection au VPH et les cancers qui y sont associés affectent de manière disproportionnée les femmes VIH+ », affirme le Dr Deborah Money, investigatrice principale pour le groupe d’étude sur le VPH dans un contexte de VIH : « le vaccin anti-VPH constitue une stratégie concrète pour la prévention à grande échelle de ce cancer primaire ».
L’efficacité de plusieurs vaccins anti-VPH a été démontrée chez des femmes VIH-négatives, mais on dispose de peu de preuves quant à leur efficacité chez les femmes vivant avec le VIH. Cette étude, qui a recruté 372 participantes, était l’une des premières dans le monde à se pencher sur cette question et elle a démontré que les femmes VIH-positives présentaient une forte réponse immunitaire au vaccin et fabriquaient des anticorps aptes à les protéger contre des infections subséquentes, et ce, dans une proportion semblable à ce qui s’observe dans la population VIH-négative.
Les femmes ayant une faible charge virale du VIH (quantité de VIH détectable dans le sang) ont présenté une meilleure réponse immunitaire au vaccin anti-VPH que celles dont le VIH n’était pas supprimé. En incluant les femmes jusqu’à l’âge de 66, l’étude a permis de démontrer que le vaccin anti-VPH a un potentiel significatif pour les femmes VIH-positives plus âgées et non seulement chez les filles et les jeunes femmes VIH-positives.
Les auteurs de l’étude ont conclu que la vaccination anti-VPH chez les femmes VIH-positives peut donner lieu à une bonne réponse immunitaire et permet de prévenir l’infection au VPH et le cancer du col. À noter, l’étude a révélé que les femmes VIH-positives répondent le mieux à ce vaccin lorsque leur VIH est entièrement supprimé. Ensuite, l’équipe de recherche a demandé une prolongation du remboursement pour les femmes qui excèdent l’âge limite de la vaccination, particulièrement dans les pays à revenu faible et moyen où le dépistage du cancer du col laisse à désirer.
« Une vaccination appropriée des femmes vivant avec le VIH est une étape importante dans l’éradication globale du cancer du col et peut sauver des vies », rappelle le Dr Money.
Cette étude a bénéficié d’une subvention des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et de l’appui du Réseau canadien pour les essais VIH des IRSC (le Réseau). On peut en trouver le texte intégral en ligne, dans la revue Vaccin, et d’autres détails également sur le site Web du Réseau, à l’adresse hivnet.ubc.ca, ou en communiquant avec ctninfo@hivnet.ubc.ca.