La Dre Cara Spence a commencé sa bourse postdoctorale du Réseau canadien pour les essais VIH des IRSC (le Réseau) en 2021, en se lançant dans un projet d’enquête sur « La vérité et la réconciliation de l’infection à VIH chez les femmes autochtones de la Saskatchewan ».
Diplômée de l’Université de la Saskatchewan, la Dre Spence s’est adressée au Réseau en posant deux questions de recherche importantes :
- Quels sont les résultats comparatifs en matière de santé et les lacunes de la cascade de soins pour les femmes autochtones en Saskatchewan?
- Quelles sont les ressources nécessaires et les recommandations pour atteindre les résultats 90-90-90pour les femmes autochtones vivant avec le VIH en Saskatchewan?
Pendant sa bourse, sous la supervision de la codirectrice nationale du Réseau, la Dre Marina Klein, de l’Université McGill, la Dre Spence établit un ensemble complet de données cliniques sur les personnes vivant avec le VIH et le VHC en Saskatchewan, en effectuant une analyse sexospécifique de la cascade de soins pour la population, en identifiant les vulnérabilités critiques des femmes autochtones exposées au risque du VIH et du VHC, en documentant les expériences vécues par les femmes autochtones vivant avec le VIH en Saskatchewan et en recommandant des approches d’engagement et de soins adaptées à la culture et tenant compte des traumatismes.
Mais comment en est-elle arrivée là?
« Je travaille avec les communautés autochtones depuis le début de ma carrière universitaire en 1998 », a déclaré la Dre Spence. « Mes diplômes de premier cycle en études internationales et en sociologie ont mis en évidence l’impact historique du colonialisme et de la mondialisation sur les pratiques culturelles et les processus mondiaux. De plus, en tant que colon franco-écossais vivant dans les prairies canadiennes, je reconnais les accords de traités conclus par mes ancêtres et les droits inhérents des peuples autochtones. »
Dans le but d’assumer sa responsabilité et son engagement envers la justice sociale et les relations entre les communautés autochtones et les colons, le travail de la Dre Spence s’aligne sur les appels à l’action de la Commission de vérité et de réconciliation du Canada (CVR).
« Je suis motivée pour faire avancer l’appel à l’autodétermination et à l’équité des peuples autochtones. L’établissement de relations avec les communautés autochtones, le partage des connaissances avec ma communauté et la défense d’un accès équitable aux ressources et l’amélioration des relations entre les personnes continuent de m’inspirer dans mon travail de recherche et de développement », a-t-elle poursuivi.
Son intérêt pour la recherche sur le VIH a été suscité en 2012, alors qu’elle travaillait à la fois en Afrique subsaharienne et dans les Prairies canadiennes.
« Les données démographiques sur le VIH en Saskatchewan sont semblables à celles que l’on trouve en Afrique; nous constatons une augmentation des taux chez les jeunes femmes et les hommes âgés », a expliqué la Dre Spence. « En conjonction avec des résultats de santé moins bons, des taux d’endocardite, de cancers et de décès nettement plus élevés chez les femmes, associés à un pic d’infections syphilitiques et de diagnostics de VIH pendant la grossesse, la dynamique des sexes et les disparités en matière de santé constatées au sein de la population séropositive en Saskatchewan méritent une attention significative. »
En outre, des données ont montré que de nombreux nouveaux diagnostics de VIH en Saskatchewan concernent de manière disproportionnée les femmes des Premières nations en âge de procréer qui contractent le virus par transmission hétérosexuelle.
« Les femmes autochtones détiennent un savoir intergénérationnel qui transmet la sagesse, la force et la résilience. La protection et le respect des femmes autochtones est un problème local et mondial urgent », a déclaré la Dre Spence.
À ce titre, l’objectif principal de la bourse postdoctorale de la Dre Spence est d’accorder la priorité à la santé et au bien-être des peuples autochtones vivant au Canada, en particulier les femmes autochtones qui sont les plus exposées au risque d’infection et dont les résultats sociaux et sanitaires sont médiocres. Son projet permettra d’obtenir des données précises sur les résultats cliniques des femmes vivant avec le VIH et des comptes rendus d’études de cas sur les expériences des femmes qui accèdent aux soins dans le système de santé de la Saskatchewan.
« Ces risques affectent non seulement les femmes, mais aussi leurs familles et leurs communautés », a-t-elle déclaré. « Avec un engagement en faveur de la guérison intergénérationnelle, l’objectif ultime de ce travail est de fournir les données nécessaires pour soutenir la mise en œuvre de programmes réactifs et informer les changements politiques requis. »