À propos de l'étude
Cette étude comparait l’innocuité et l’efficacité de la didanosine (ddI) à celle d’un traitement continu par zidovudine (AZT) chez des participants VIH-positifs.
Approche de l'étude
Il s’agissait d’une étude à double insu (ni les médecins, ni les volontaires ne savaient quel traitement était administré). Les participants ont été assignés de façon aléatoire en vue de recevoir des doses standard d’AZT ou de ddI. Le principal paramètre de l’étude était la survenue de nouvelles maladies associées au diagnostic du sida ou du décès.
Population
Deux cent quarante-six participants inscrits dans dix cliniques universitaires canadiennes spécialisées. Ils ont reçu de l’AZT pendant au moins six mois et leur numération des CD4 était entre 200 et 500. Les 246 participants étaient tous admissibles, sauf un. Cent dix-huit ont reçu de la ddI et 127 de l’AZT. Soixante-six pour cent n’ont manifesté aucun symptôme du sida, 30 % présentaient un complexe associé au sida et 4 % étaient atteints de sida. La numération moyenne des CD4 était à 320 au début de l’étude et la durée moyenne des traitements préalables par AZT avait été de 471 jours.
Résultats
Neuf nouveaux cas de maladies associées au diagnostic du sida se sont déclarés durant l’étude, tous dans le groupe sous AZT, sauf un. Le passage à la ddI s’est accompagné d’une augmentation significative de la numération des CD4 dès la deuxième semaine, augmentation qui a persisté jusqu’à la fin de l’étude, à la semaine 48. Une étude sur 102 participants a permis de démontrer que 28 % du groupe sous AZT et 21 % du groupe sous ddI présentaient une forte résistance à l’AZT, mesurée en laboratoire. Un seul patient du groupe sous ddI a développé une forte résistance à l’AZT durant l’étude. Dans le groupe sous AZT, la probabilité d’installation d’une forte résistance à l’AZT a été de 59 % après un an. La douleur abdominale, la leucopénie (déclin prononcé des taux de globules blancs) et la neutropénie (déficit en cellules immunitaires) ont été plus fréquentes dans le groupe sous AZT et l’hyperuricémie (élévation des taux d’acide urique dans le sang) a été plus fréquente dans le groupe sous ddI.
Conclusion
Chez des sujets cliniquement stables dont la numération des CD4 se situe entre 200 et 500 et qui ont préalablement utilisé de l’AZT pendant au moins six mois, le passage à la ddI a entraîné une diminution du taux de progression vers le sida, une augmentation soutenue de la numération des CD4 et une diminution du risque d’installation d’une forte résistance à l’AZT. Les deux médicaments ont, en général, été bien tolérés.