À propos de l'étude
Déterminer si l’ajout de nelfinavir (NFV) équivaut à l’ajout de ritonavir (RTV) en complément d’un traitement antirétroviral nucléosidique de base chez des personnes séropositifs dont la numération des CD4 est inférieure ou égale à 100 cellules/mm3, pour ce qui est de ralentir la progression de la maladie et de ses manifestations ou de retarder le décès.
Approche de l'étude
Il s’agissait d’un essai ouvert visant à comparer des stratégies thérapeutiques chez des participants assignés aléatoirement soit à 750 mg de NFV trois fois par jour, soit à 600 mg de RTV deux fois par jour. Les personnes infectées par le VIH âgées d’au moins 13 ans, dont la numération des CD4 avait déjà été égale ou inférieure à 100 mm3 à un moment ou à un autre avant leur inscription à l’étude et qui ne pouvaient recevoir de schéma HAART ont été jugées admissibles. Après l’inscription de 623 participants, l’étude a été élargie afin d’inclure des personnes dont la numération des CD4 était égale ou inférieure à 200 cellules/mm3. En décembre 1998, les participants assignés au NFV ont eu la possibilité de recevoir 1 250 mg de NFV deux fois par jour. Les participants ont été autorisés à passer à l’autre inhibiteur de la protéase si leur maladie progressait ou s’ils manifestaient des signes importants d’intolérance. À mesure que l’essai progressait, il est devenu pratique courante d’utiliser le ritonavir pour rehausser les taux sanguins des autres inhibiteurs de la protéase; le traitement, au moyen de deux IP a été autorisé selon la progression de la maladie et les signes de toxicité.
Population
L’étude a porté sur 775 participants entre janvier 1977 et octobre 1998. L’âge moyen était de 39 ans. Sur l’ensemble, 18,8 % avaient des antécédents de toxicomanie. La numération moyenne des CD4 était de 57,7 cellules/mm3, la charge virale moyenne était de 4,9 log. La proportion de sujets dont la numération des CD4 au départ était égale ou inférieure à 100 cellules/mm3 était de 85,6 %. Les participants n’avaient soit jamais reçu d’IP ou alors, avaient reçu du saquinavir (Invirase®, SQV-HGC) au préalable.
Résultats
Chez 39,06 % des participants du groupe sous NFV et chez 34,27 % des participants sous RTV la maladie a progressé ou le décès est survenu. Le médicament de l’étude (NFV ou, soit RTV, soit IDV pour le groupe sous RTV) a été abandonné plus tôt dans le groupe sous RTV. Les raisons les plus souvent invoquées pour l’arrêt de l’inhibiteur de la protéase qui avait été assigné étaient la toxicité (pour le groupe sous RTV, 47,1 %) et l’augmentation de la charge virale (pour le groupe sous NFV, 40,1 %). La diarrhée, les troubles gastro-intestinaux, les vomissements et les nausées ont été les signes de toxicité les plus fréquents ayant justifié l’abandon du traitement dans les deux groupes, mais ces signes de toxicité ont été beaucoup plus fréquents avec le RTV.
Conclusion
Bien qu’il ait été impossible de recruter le nombre de patients nécessaire pour déterminer si le nelfinavir (NFV) et le ritonavir (RTV) sont d’une égale efficacité (à l’intérieur de limites strictes), cette étude a néanmoins démontré que l’utilisation de NFV ou de RTV donne des résultats similaires pour ce qui est ralentir substantiellement la progression de la maladie au cours du suivi de près de quatre ans. L’étude a en outre montré que le nelfinavir a été mieux toléré que le RTV.
Noter : Ces résultats sont tirés du sommaire de l’étude NvR publiée le 10 juin 2002.