Engagement et rétention
Co-infections et affections reliées (CAR)
Cette étude a examiné la faisabilité d’un changement de thérapie antirétrovirale (TAR) suivie d’un traitement antiviral pour l’hépatite C pour les personnes co-infectées recevant de la méthadone comme traitement de substitution aux opiacés à Regina, Saskatchewan. Plus précisément, les participants sont passés au traitement E/C/F/TAF (elvitégravir/cobicistat/emtricitabine/ténofovir alafénamide), puis ont reçu le traitement SOF/VEL (sofosbuvir/velpatasvir), suivi d’un passage au traitement B/F/TAF (bictégravir-emtricitabine-ténofovir alafénamide fumarate).
La consommation de drogues injectables est le principal facteur de risque du VIH en Saskatchewan, une province où les taux d’incidence du VIH sont deux fois plus élevés que dans le reste du Canada. En 2011, plus des trois quarts des cas de VIH en Saskatchewan étaient dus à l’utilisation de drogues injectables, contre seulement un sur cinq dans le reste du pays. Un nombre important de personnes dans cette population vivent également avec le virus de l’hépatite C (VHC) et beaucoup reçoivent actuellement un traitement de substitution aux opiacés (TSO), y compris la méthadone.
Pour les personnes recevant de la méthadone, des visites régulières dans les pharmacies communautaires peuvent contribuer à améliorer l’adhésion à d’autres médicaments, comme les thérapies antivirales contre le VIH et le VHC. Les régimes utilisés dans cette étude sont une fois par jour et un comprimé par jour chacun, caractéristiques qui permettront d’optimiser et de surveiller l’adhésion au traitement dans ce groupe. Bien que les traitements E/C/F/TAF et SOL/VEL aient été testés indépendamment, ils n’ont pas été étudiés de manière adéquate en association ou chez des personnes recevant un TSO. La logique qui sous-tend le passage définitif au traitement B/F/TAF est qu’il s’agit d’une pilule de plus petite taille, d’une excellente tolérance et d’un risque réduit d’interactions avec d’autres médicaments.
En tant qu’étude de faisabilité, l’objectif principal de l’étude était d’évaluer dans quelle mesure les gens étaient prêts à changer de régime antiviral et dans quelle mesure ils adhéraient au traitement une fois qu’ils l’avaient changé. Les chercheurs souhaitaient également évaluer l’innocuité et le succès de ce régime dans cette population spécifique (séropositive pour le VIH/VHC et recevant un traitement à la méthadone), informations qui pourraient justifier cette approche à l’avenir. Les données recueillies dans le cadre de cette étude permettront également de déterminer la faisabilité de futurs essais cliniques visant à évaluer des stratégies de traitement nouvelles ou insuffisamment étudiées dans des populations de patients non traditionnelles telles que les personnes suivant un programme de traitement de substitution aux opiacés (TSO) et les consommateurs de drogues injectables.
Lors de la première visite de l’étude, les participants ont subi une évaluation clinique régulière ainsi que des tests de santé osseuse et rénale. Les participants sont passés à l’E/C/F/TAF et ont été suivis pendant 12 semaines. Après cette période, le traitement antiviral contre le VHC (SOF/VEL) a été ajouté au régime pour 12 semaines supplémentaires – tous les médicaments de l’étude ont été délivrés lors de visites quotidiennes dans les pharmacies communautaires. Après la fin du traitement SOF/VEL, les participants à l’étude ont consulté leur médecin pour des évaluations 12 et 24 semaines après le traitement. Enfin, les participants sont passés à B/F/TAF pendant 48 semaines supplémentaires. À la fin de l’étude, les participants et leur médecin ont décidé de rester sous B/F/TAF, de passer à un autre schéma thérapeutique de TAR ou de reprendre un schéma thérapeutique de TAR antérieur.
Présentés sous forme d’affiche lors de la Conférence européenne sur le sida de 2021, les résultats de la CTN 307 se sont révélés prometteurs pour ce schéma posologique. Les 22 participants à l’étude ont suivi 48 semaines d’E/C/F/TAF avec 12 semaines de SOF/VEL. Les 22 participants ont atteint la suppression du VHC tout en maintenant la suppression virale du VIH pendant 48 semaines. 18 des 22 participants ont simplifié leur traitement de E/C/F/TAF en passant au B/F/TAF à 48 semaines. Il n’y a eu aucun effet indésirable lié aux résultats rénaux et osseux jusqu’à 48 semaines, et le traitement à la méthadone n’a pas été touché. Un participant a développé des complications rénales à 60 semaines, probablement liées au régime de l’étude. Dans l’ensemble, la CTN 307 a constaté que l’utilisation des régimes à comprimé unique E/C/F/TAF, SOF/VEL et B/F/TAF chez les personnes sous méthadone vivant avec le VIH et le VHC est sûre, bien tolérée et efficace.
Si vous souhaitez obtenir de plus amples renseignements sur cette étude clinique, veuillez consulter le chercheur principal.
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