Dr. Marina Klein
Co-directrice nationale; Membre, Comité de direction
McGill University
Voir la biographieCette étude pilote du CTN a évalué l’évolution du fonctionnement neurocognitif, la capacité de penser et de raisonner, sur une période d’un an chez des personnes présentant un risque de déclin neurocognitif malgré la suppression virologique du VIH. Il s’agissait d’une étude non interventionnelle; aucun traitement expérimental n’a été administré. Les résultats de cette étude pilote peuvent générer des données importantes pour de futurs essais cliniques visant à maintenir ou à améliorer le fonctionnement cognitif chez les personnes à risque.
Selon les chercheurs de l’étude, le VIH peut avoir un effet néfaste sur le système nerveux central. Le VIH accroît le déclin cognitif lié à l’âge comparé aux personnes non atteinte du VIH. Malgré la suppression virale et une charge virale plasmatique indétectable, une personne peut développer un trouble neurocognitif associé au VIH (HAND).
Les formes légères de déclin neurocognitif peuvent inclure des problèmes de mémoire, de langage, de réflexion et de jugement, bien que ces « dérapages » mineurs ne soient généralement pas assez graves pour interférer avec les activités quotidiennes.
Parmi les personnes avirémiques, celles considérées comme les plus à risque de développer un trouble neurocognitif associé au VIH (HAND) sont les personnes âgées de 40 ans et plus qui ont eu un taux de lymphocytes T-CD4 inférieur à 200. En plus de ces critères, pour être recrutés dans l’étude, les sujets doivent suivre un traitement antirétroviral stable depuis au moins six mois et avoir une charge virale indétectable au cours des six derniers mois.
Entre juin 2012 et mai 2013, 50 personnes cliniquement stables vivant avec le VIH et 17 personnes appariées séronégatives ont été recrutées. Les participants ont subi une batterie de tests neuropsychologiques à deux reprises, à un an d’intervalle. Plusieurs algorithmes de classification HAND ont été appliqués. L’évolution de la cognition globale sur un an a été mesurée par le NPZ.
Chez les personnes âgées avirémiques vivant avec le VIH et ayant des antécédents de faible taux de cellules CD4 au nadir, l’évolution de la cognition globale sur un an était comparable à celle observée chez des personnes appariées séronégatives. Au cours de la période d’étude, l’amélioration des scores NPZ était beaucoup plus fréquente que leur diminution. L’application de divers algorithmes publiés pour l’opérationnalisation des critères HAND a donné lieu à des taux de déficience allant de 34 à 80 % chez les personnes vivant avec le VIH. Sur une année, le changement de classification HAND chez les personnes vivant avec le VIH (de déficient à non déficient et vice versa) n’était pas rare, ce qui confirme la recommandation d’analyser la performance aux tests cognitifs comme une variable continue dans les études de recherche.
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McGill University
Voir la biographieMcGill University Health Centre
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