À propos de l'étude

L’objectif de cette étude est de vérifier si la transplantation du microbiote fécal (TMF) en gélules en complément d’une thérapie antirétrovirale (TAR) peut réduire l’inflammation et l’activation immunitaire. Cette étude examinera également les effets des gélules de TMF sur les types de bactéries présentes dans l’intestin et explorera si les gélules de TMF ont un effet sur le réservoir de VIH (virus VIH caché dans les cellules) dans le sang et l’intestin.

Les participants du site de Montréal qui prendront part à l’étude auront la possibilité de participer à une sous-étude qui impliquera des biopsies du côlon. L’objectif de la sous-étude facultative est d’évaluer les changements dans la muqueuse intestinale. La muqueuse est le revêtement de l’intestin qui empêche les agents pathogènes de pénétrer dans l’organisme.

À propos de la maladie

Lorsqu’elle est utilisée de façon constante, la TAR diminue le VIH dans le sang, ce qui améliore la santé des personnes vivant avec le VIH. Cependant, les personnes vivant avec le VIH restent plus exposées au risque de développer certaines maladies inflammatoires, notamment le diabète, la stéatose hépatique, les maladies cardiovasculaires, les maladies liées au cerveau et le cancer.

Le VIH maintient les cellules immunitaires dans un état actif ou inflammatoire, en partie à cause des dommages qu’il cause à l’intestin. La muqueuse de l’intestin agit comme une barrière et empêche le contenu indésirable de l’intestin (par exemple les mauvaises bactéries) de passer à travers la muqueuse de l’intestin dans le sang. Ces composés intestinaux qui pénètrent dans la circulation sanguine déclenchent une inflammation et, avec le temps, peuvent augmenter le risque d’affections liées à l’inflammation. Les médicaments de TAR aident à réparer certains des dommages causés par le VIH; cependant, la TAR ne réduit pas le nombre de composés bactériens traversant la paroi intestinale à des niveaux observés chez les personnes séronégatives en bonne santé. Il faut trouver des thérapies pour réduire cette inflammation chronique chez les personnes vivant avec le VIH.

L’intestin contient des dizaines de billions de micro-organismes, dont au moins 1000 types de bactéries différentes. De nombreuses bactéries sont « bonnes » et agissent comme une barrière pour prévenir les dommages à l’intestin. Lorsque le type de bactéries présentes dans l’intestin est déséquilibré (il y a moins de « bonnes » bactéries), cela peut avoir un effet négatif sur la santé de l’intestin, ce qui peut provoquer des fuites et conduire à une inflammation. Il a été démontré que cela se produit avec l’infection par le VIH. Il a été démontré que le fait de modifier le type de bactéries présentes dans l’intestin pour qu’il y ait plus de bactéries bénéfiques réduisait partiellement l’inflammation chez les personnes souffrant de maladies inflammatoires.

L’un des moyens d’améliorer la composition des bactéries intestinales est la transplantation de microbiote fécal (TMF), qui vise à remplacer les microbes intestinaux par des microbes provenant d’un donneur sain sélectionné. Cette étude vise à explorer la possibilité que la TMF puisse améliorer la santé intestinale et réduire l’inflammation chez les personnes vivant avec le VIH.

Approche de l'étude

Les chercheurs de l’étude recruteront 20 adultes qui ont pris une thérapie antirétrovirale pendant trois ans ou plus. Les participants seront randomisés 1:1 pour recevoir des capsules de TMF ou de placebo (10 participants dans chaque groupe) à prendre par voie orale. L’étude se déroulera sur une période d’environ 3 à 5 mois, au cours de laquelle les participants se rendront 6 fois à la clinique pour prendre les gélules de TMF ou de placebo et pour donner du sang et des selles.

Les participants du site de Montréal qui acceptent de prendre part à la sous-étude subiront une coloscopie au début et à la fin de l’étude afin que les chercheurs puissent évaluer les changements dans la muqueuse intestinale (paroi de l’intestin). Des échantillons de sang seront utilisés pour mesurer le réservoir de VIH, les marqueurs de dommages et d’inflammation de l’intestin, ainsi que la translocation microbienne ou l’inflammation. Des échantillons de selles seront utilisés pour l’analyse du microbiote.

Critères d'admissibilité

Requis

  1. Âgés de 18 ans et plus
  2. Diagnostiqué avec une infection du VIH
  3. Traité par TAR pendant au moins 3 ans et selon le même régime TAR pendant au moins 3 mois
  4. Charge virale indétectable, c’est-à-dire inférieure à 50 copies/ml au cours des 3 dernières années (des variations virales ne dépassant pas 200 copies/ml sont autorisées si les tests avant et après sont inférieurs à 50 copies/ml)
  5. Compte de CD4 de plus de 200 cellules/µL et un rapport CD4/CD8 inférieur à un

Interdit

  1. Co-infection active avec le virus de l’hépatite B ou C
  2. Affections sous-jacentes comme le diabète, les maladies cardiovasculaires ou la dysfonction rénale
  3. Prise de certains médicaments tels que les antibiotiques ou la morphine
  4. Constipation chronique ou utilisation de laxatifs
  5. Participation actuelle à un autre essai clinique interventionnel ou participation au cours des six derniers mois
  6. Les personnes qui envisagent de devenir ou qui sont enceintes, ou qui allaitent
  7. L’alcool n’est pas interdit mais les participants seront interrogés sur leur consommation d’alcool, et ils seront exclus si l’on soupçonne un abus d’alcool

Sites participants

Voici où cette étude est menée.